Histoire
Chapelle Saint Pierre d'Alzobre
*Texte résumant la revue « Sauvegarde du Rouergue » N°49 écrit par Mr Robert AUSSIBAL (1987).
Etymologiquement Saint-Pierre-des-Obres (c'est-à-dire des arbres) peut emprunter également son sens au suffixe « -obre » qui en langue gauloise signifie « colline, place forte » (Jacques Astor).
C’est une construction remontant à la fin du Xème ou début du XIème siècle.
Des traces archéologiques attestent d’une occupation préhistorique importante et ininterrompue jusqu’à l’époque gallo-romaine sur le plateau
du Larzac et la vallée du Cernon .
(Philippe Artières – « Le peuple du Larzac »).
Fondée originellement par les Bénédictins de Saint Leons et de Conques, elle était rattachée naturellement au prieuré édifié non loin, devenu depuis habitation.
En 1082, Pons évêque de Rodez, cède l’église à l’abbaye Saint Victor de Marseille et, en 1181, l’abbé de Conques la remet aux templiers de Sainte Eulalie avec la « villa » voisine.
L’église de sainte Eulalie ayant elle été léguée aux templiers en 1151. De ce moment date le rayonnement des templiers sur le Larzac et l’organisation, la gestion et la protection des activités agricoles.
Après l’occupation templière jusqu’en 1307 (date de l’arrestation des templiers par Philippe le Bel), la chapelle fut léguée aux Hospitaliers et gérée par l’ordre de Malte. L’édifice fut vendu, après la révolution française en 1791, à la famille Muret qui en est toujours propriétaire. Le bâtiment dès lors fut essentiellement utilisé à des fins agricoles.
Architecture
Son architecture est classique, sobre avec toutefois l’utilisation de trois calcaires différents :
- calcaire franc, origine d'une excavation voisine,
- du Fréjal ou calcaire marneux qui constitue le gros appareil, origine de Fabrègues près de Sainte Eulalie,
- du tuf, origine banc portant les bâtiments agricoles à proximité, utilisé comme remplissage léger des murs et des voûtes.
On remarque la correspondance des pilliers à l'intérieur et à l'extérieur, ainsi que de nombreuses restruturations de l'édifice depuis sa prime période. Le voûtement en berceau brisé (voûte en tiers-point) semble dater de la fin de XIIème siècle.
Le chevet désaxé semble l'avoir été par le maître d'oeuvre pour donner le plus d'entrée lumineuse.
Un clocher surplombait le toit dans sa partie ouest, au niveau du mur de façade , deux ouvertures sous la voûte subsistent qui laissaient passer les cordes.
Les vestiges d’enduits en plâtre peints (rinceaux et anges à la peinture brune, ocre rouge et jaune) datent vraisemblablement du 17ème siècle (cf. Bâtiments de la commanderie ornementés par le représentant de l’ordre de Malte).
Le toit initial, en terre pillée et couvert de lauzes, devenu trop incertain a laissé place depuis la dernière restauration, à un toit en bac métal. Le sol initial comportait une surélévation au niveau du chœur et de la banquette. Un remblai s'est fait par des apports successifs de terre à l’extérieur exigé par les inhumations alentour ; De nombreuses tombes furent découvertes en périphérie et le long de la route actuelle.
Des restaurations ont été réalisés en 1987 : la réfection des murs et de la couverture.
Il en a été de même 2020 : restructuration du toit, chainage global, dalle béton au sol, colmatage des fissurations intérieures, occultation des fenètres, création et pose d’un portail d’entrée. La chapelle Saint Pierre d’Alzobre redevient ainsi ieu de possibles patrimoniaux et culturels.
Sans perdre son nom d’origine, la Chapelle Saint Pierre d’Alzobre devient aussi
« La Chapelle d’Art du Larzac » en s’ouvrant à des expositions et évènements essentiellement artistiques.
Aménagements intérieurs réalisés en 2021- 2022 avec mezzanine dans une petite moitié Ouest, éclairages et cimaises.
Totem réalisé sur place en atelier collectif entre le 28 Mars et le 3 Avril 2022 et mis en place en regard de la porte sud.
Stéphane DUBOIS 2022